Tokyo - Stockholm. 12h d’avion, 8h de décalage horaire… Froid quasi polaire versus soleil levant. On aurait tendance à penser qu’entre le Japon et la Suède, les points communs ne courent pas les rues. Erreur ! Situés aux confins du monde, ces deux pays partagent pourtant un goût prononcé pour la déco, l’esthétisme, et l’art du minimalisme… Un secret jusqu’ici bien gardé que la Drawerteam a décidé de vous faire découvrir en exclusivité : le « Japandi »…
Attention, quart d’heure intello. « Japandi » est un néologisme issu d’une contraction des mots « Japon » et « Scandinave ». Un nom évident, puisque le Japandi consiste en une association de nuances nordiques et japonisantes dans les décors intérieurs. Alors on vous voit venir, vu le raz de marée provoqué par l’arrivée des tendances hygge, lagom et compagnie dans le mobilier ces dernières années, on pourrait comprendre que votre esprit arrive à saturation et frise la crise de nerf à la moindre évocation du mot « scandi ». Pourtant le Japandi, c’est comme Beetlejuice, si on prononce 3 fois son nom, il apparaît comme par magie et transforme la déco en un véritable havre de paix ! Démonstration…
À y regarder de plus près, on se demande comment style nordique et style zen n’ont pas fusionné plus tôt tant les philosophies de vie et le rapport au mobilier se rejoignent… Ainsi, le Japandi prône un véritable retour à l’essentiel, aux bases. Exit le superflu, le bazar, le fouillis… la beauté d’un intérieur peut aussi résider dans son minimalisme. On aura donc tendance à privilégier les atmosphères épurées, brillant par leur simplicité, sans trop de bibelots.
On mise sur des meubles et décorations intemporelles, symboles de tradition et d’artisanat. On mixe des éléments anciens et patinés par le temps à des modèles plus design, épurés, et toujours très fonctionnels (rigueur nordique oblige). Et bien entendu, on choisit des matières nobles et durables comme la pierre ou le bois. Différence notable avec le style scandinave : dans le Japandi, le bois peut aussi se revendiquer dans des nuances plus sombres et des courbes moins strictes. On ne le formate pas systématiquement, on laisse son âme et ses irrégularités s’exprimer pour complimenter l’intérieur.
Un intérieur Japandi privilégie le confort, la sérénité et le fait se sentir bien chez soi. Pour ça, on aura tendance à beaucoup miser sur les bonnes énergies. Qu’est ce que ça donne en matière de déco ? Primo, de l’harmonie : des teintes neutres et naturelles, en passant du blanc pur et éclatant et ses autres alternatives crème ou ivoire, à des nuances plus sourdes comme le vert fumé, le bleu nuit ou même le gris anthracite. Le Japandi n’agresse pas le regard, ne pollue pas la vision. Il joue sur la douceur.
Deuxio, la connexion avec la nature. Oui, le Japandi fait la part belle aux plantes. Dehors, dedans… Si l’on peut se permettre une accumulation, c’est bien celle de plantes vertes et autres sculptures végétales… Sans en arriver au petit jardin japonais miniature, on peut collectionner les plantes grasses qui ne nécessitent pas beaucoup d’entretien (ce message s’adresse aux tueuses et tueurs de plantes en série, on vous a reconnus). Pour le clin d’oeil, on peut même s’offrir un joli banzaï… Ambiance zen assurée !
Tertio, les lumières. Naturelles ou artificielles, peu importe du moment qu’elles sont douces. En journée, on laisse entrer le soleil à l’intérieur. Et la nuit venue, on choisit des luminaires et lampes d’appoint au rayonnement apaisant et délicat. Tout pour le confort des yeux, on vous dit.
« J’aime trop ton nouveau meuble de télé, il est trop wabi-sabi…». Wabi-sabi, c’est la nouvelle expression ultra tendance que vous allez pouvoir ressortir à vos potes en soirée. Littéralement, « Wabi-sabi » est une philosophie très enracinée dans la culture Japonaise qui signifie parfaite imperfection. Ceux et celles qui ont fait « L » au lycée se rappelleront qu’on appelle ça un oxymore (normalement ça a dû vous traumatiser), pour les autres on vous explique : ce sont les petites imperfections des choses qui les rendraient tellement belles qu’elles les amèneraient à leur propre forme de perfection. En somme : un compliment digne d’un date Tinder qui aurait vraiment envie de conclure.
Comment se manifeste cette beauté imparfaite ? De la rouille sur du métal, un parquet qui craque, une porte qui grince… Tant de petits indices qui témoignent du temps qui passe, des choses qui ne s’abiment pas mais se patinent… Eh oui, le Japandi fait aussi part belle au « dé-consumérisme ». On arrête de tout jeter, on recycle, on répare, on voit la beauté dans des choses modestes… C’est ainsi qu’on a vu apparaître des pratiques comme le Kintsugi qui consiste à sublimer les failles d’un objet cassé comme un vase ou un bol, à l’aide d’or. Une manière de souligner ses cicatrices et de les mettre en valeur pour mieux les rendre unique. On dit ça, on dit rien : Le Kintsugi est aussi la meilleure excuse que vous pourrez prétexter à Jules quand vous aurez malencontreusement fait tomber le service à thé que sa mère vous avait offert lors de votre emménagement.
Voilà, vous savez tout sur le Japandi ! Vous allez pouvoir donner une seconde vie à vos décos d'inspiration nordique…
Nous, on s'occupe des ramens.